• Jay Brannan

    Jay Brannan: «Je cherche toujours l’amour !»

    TÊTU a rencontré Jay Brannan à l'occasion de son concert à Paris, samedi soir. Le songwriter américain ouvertement gay confie être célibataire depuis huit ans, et envisage de chercher l'amour… en France.

    La plupart de tes chansons sont plutôt mélancoliques… C'est un choix ou est-ce que tu es comme ça dans la vie ?

    Un peu des deux. Je crois être une personnalité assez sombre, j'aime l'humour noir… Le mouvement qui me donne envie d'écrire c'est quand je suis frustré, ou en colère. Quand je vais bien, j'ai moins envie d'écrire, ou alors c'est assez rare… Les sentiments sombres me donnent envie de les montrer au monde, pour ne pas qu'ils s'accumulent en moi jusqu'à l'explosion… C'est un peu comme une thérapie. Chacun se débrouille à sa façon quand on a des soucis, pour moi c'est la musique qui m'empêche de devenir fou. Et puis, je ne sais pas, je suis plutôt réaliste sur la vie, que je trouve assez sombre. Ça devient mon regard à moi.

     

    Tu as grandi dans le Texas, qui est un Etat très conservateur. Tu étais déjà ouvertement gay ?

    Oui, j'en suis parti à dix-sept ans (Jay a 28 ans). Je ne sais pas si l'on peut dire que j'étais ouvertement gay, je ne vois pas ces choses-là de façon très tranchée, je n'ai pas «fait mon coming-out». Mais oui, mes meilleurs amis étaient au courant. Mes parents aussi, mais ils sont très religieux, donc on n'en a pas vraiment parlé.

    Et ensuite, tu es parti dans l'Ohio, puis en Californie. Tu voulais déjà devenir chanteur ?

    Non, même si j'ai chanté toute ma vie, je ne pensais pas pouvoir écrire des chansons. Je voulais devenir acteur. J'avais suivi une école pour ça, et j'ai joué dans Shortbus (de John Cameron Mitchell, sorti en 2006). Mais c'est tellement dur d'être un adolescent qui veut devenir acteur à Los Angeles! Cela peut être très frustrant, on se sent perdu… Cette période m'a permis de me développer personnellement, mais j'ai surtout passé mon temps à boire. Mais ça ne m'amenait à rien. Puis, à 19 ans, j'ai arrêté l'alcool. J'étais alors un adolescent perdu, je ne savais pas que faire. C'est là que j'ai acheté ma première guitare et appris à jouer, la nuit. J'ai composé mon premier morceau, Drowning (qui se trouve dans son album In Living Cover paru en 2007). La seconde, c'est Housewife.

    Parle-moi de cette chanson, Housewife, qui est l'une des plus appréciée par tes fans.

    Je ne sais pas… Certains la considèrent comme une sorte d'hymne gay mais pour moi, elle part d'un sentiment universel. Je connais plein de gens, garçons ou filles, qui veulent un histoire d'amour qui leur permette de ne pas travailler! (rires) La chanson parle de ça, je voulais un petit ami et je ne voulais pas travailler. C'est à la fois une chanson d'amour et sur l'envie d'être pris en charge.
    Traditionnellement, dans la société d'où je viens, on a l'image de la femme qui reste à la maison, s'occupe des enfants, et de l'homme qui travaille. Mais celui ou celle qui reste à la maison participe au foyer de biens des façons. Ma mère était professeure, elle a quitté son travail pour élever ses trois enfants… mais ça aussi c'est un énorme travail, d'autant plus qu'il ne s'arrête jamais.

     

    C'est une vie qui te fait vraiment envie ?

    Je n'ai pas envie d'avoir d'enfants, mais je serais prêt à tout sacrifier pour être dans une relation… surtout que je n'ai pas eu de petit ami depuis huit ans! (Il fait mine de se tirer une balle.)

    Depuis huit ans ! Mais comment est-ce possible ?

    Je ne sais pas! J'ai vraiment essayé pourtant… Je n'ai pas rencontré quelqu'un avec qui il y ait une vraie alchimie, ou en tout cas des sentiments partagés. Je crois que je suis très difficile de toute façon, il faut que la personne avec qui je sois compatible veuille bien être avec moi… ce n'est pas encore arrivé. Donc… je suis en mission! Cela fait sept ans que je vis à New York, et je n'y ai pas eu un seul petit ami. Comme dans ma chanson Can't Have It All, où je me disais qu'il n'y avait pas d'amour possible dans les grandes villes.

    Peut-être faudrait-il que j'essaie une autre ville, en même temps je ne pourrais pas vivre ailleurs que dans une grande ville… peut-être un autre pays ?

    Tu pourrais avoir un petit ami à Paris ?

    Pourquoi pas ? En plus, après les Etats-Unis, la France est peut-être le pays où j'ai le plus de succès musicalement. Mais je n'ai jamais réussi à rester très longtemps ici. En tournée, c'est difficile, et très cher, de passer beaucoup de temps à l'hôtel. Mais je vais faire ça un jour : louer un appartement à Paris pendant trois mois, et voir ce que ça donne. Comme je suis actuellement en tournée en Europe, je viens de passer un mois à Madrid, c'était génial, mais je ne suis pas tombé amoureux. Ça prend du temps !

     

    Regardez Jay Brannan, en concert, chanter Housewife… en Français!

    Sources & photos : Têtu


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